Plus tard, cette fois armé de mes 11 ans, j'étais bel et bien décidé à faire fortune, pour, entre autres, la dépenser en totalité dans la borne d’arcade dont le jeu consistait à déplacer un rond jaune pour manger, dans le labyrinthe, des points lumineux. Donc en ce jour d'août 1982, accroupi sur le plancher en caillebotis du café de la plage de Pornichet, je tentais de pêcher, à l'aide d'une canne à pêche de mon invention (un aimant attaché à une ficelle), de basiques pièces de 1 franc égarées par les baigneurs, celle-là même qui activait le générique fantastique de Pac-Man.
Quand soudain, mon oreille fut attirée par la voix de l'or. De plus grands garçons, à mes yeux âgés d'au moins 18 ans, s'exclamaient autour d'une table. L'un d'eux prononça la phrase fatidique qui devait à jamais me propulser dans les univers fantastiques : "Si vous venez m'aider, je vous donne un quart de tous mes trésors !"
"T'es fou, le nain, faudrait qu'on traverse la grotte du Dragon Rouge, garde-les."
"Bon d'accord, je vous donne la moitié." Devant le regard circonspect des autres joueurs, le nain surenchérit : "Ok je vous donne 90%, MAIS VENEZ ME SAUVER LA VIE !!!"
Subjugué par cette discussion, je me levais et suivais de plus près l'aventure qui se déroulait sur une table où seulement quelques feuilles avec des chiffres et plans dessinés à la va-vite illustraient leurs propos. Le Maître de Jeu m'expliqua gentiment les tenants et les aboutissants de ce qui deviendra ma passion pour le reste de mes jours, nuits, semaines, mois, années et plus encore.
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